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"Tu" ou "vous", que choisir ?

Jérôme Duez • nov. 14, 2021

Le tutoiement est couru dans la culture-blog. Alors, je me suis demandé s'il était judicieux d’épouser cette tendance. Avant de démarrer ce blog, j'ai dû trancher. Allais-je changer ma façon de m’adresser à vous… Heu, à toi ?


Montre-moi ton style, je te dirai ton âge


J’aurais tendance à vouvoyer, parce que cela m’est naturel et cela appartient à ma culture. Affaire de génération ?

 

J’ai succombé aux charmes du vouvoiement dès l’adolescence. J’aime la sonorité sensuelle et veloutée du « vous ». En l’employant, j’ai la sensation d’enfiler des gens de velours.

 

De plus, le vouvoiement est préférable dans mon métier de formateur. Comme j’ai beaucoup de consignes à transmettre, vouvoyer contribue à les faire passer plus en douceur.

 

Quand j’ai commencé à lire des blogs qui me tutoyaient, j’ai pensé : « Ils sont jeunes ! ». Ça me rappelait la lecture des magazines rock de mon adolescence. Vague sentiment de régression…

 

Cela mérite réflexion. Je ne vais pas rester fermement attaché au vouvoiement, au prétexte que c’est plus joli, ou que ce serait plus de mon âge… Je dois y regarder de plus près, et peser le pour et le contre.


Une intimité qui coule de source

 

Un bon blogueur connaît son lecteur ou sa lectrice par cœur.

 

J’ai bien dit « son » ou « sa ». Car il convient de traiter chaque visiteur ou chaque visiteuse de son blog comme quelqu’un d’unique.

 

Nous sommes fidèles à un blog, quand celui-ci répond à notre attente et, cerise sur le gâteau, quand l’esprit du blog et son univers nous ressemblent.

 

L’auteur du blog sait tout ça. Il a à l'esprit le portrait-robot de son lecteur privilégié. Âge, taille, poids, métier, vie familiale, vie extra-familiale, intérêts, goûts musicaux, orientation politique, et plus encore, l’auteur le sait. Parce qu’il a décidé de s’adresser précisément à cette personne.

 

Le sachant, il tutoie. C’est la moindre des choses.

 

Je ne peux pas prétendre que je ne te connais pas. Après l’étude de marché que j’ai effectuée avant de lancer mon activité, j’ai cerné ton profil. Je me suis interrogé sur tes questionnements et tes besoins. Et j’ai bâti un univers, pour t’accueillir dans l’objectif de t’éclairer.

 

Donc, c’est vrai que nous sommes réunis dans un cadre intime, et que je n’ai aucune raison valable de continuer à te vouvoyer, vois-tu ?


Le tutoiement est plus chaud

 

Tiens, je viens d’user du « tu » pour la première fois, et je sens déjà un changement se produire en moi. Mmmm !

 

Soudain, je me sens moins seul. Ta présence devient plus concrète. Je suis enfin en train de parler à quelqu’un !

 

Je crois que nous allons nous sentir mieux ensemble, toi et moi, dans le l’étroit cocon du tutoiement… Je me rapproche de toi, sens-tu comme je sens bon ?

 

Ouais, c’est cool. Ça me rappelle les concerts d’Higelin, dont j’étais fan dans ma jeunesse. (Je te raconte ma life, ça va de soi, maintenant qu’on est comme les deux doigts de la main). Higelin tutoyait son public pour mieux l’embarquer dans son univers.

 

Mais, eh, calmons-nous deux secondes et regardons la vérité en face.

 

Je ne suis pas chanteur de rock. Je ne suis pas censé faire mon show.

 

Je ne m’adresse pas à un public exclusivement jeune, ou qui aurait besoin que je lui rappelle sa jeunesse. Nous traitons d’un sujet adulte.

 

Et j’ai bien peur que mon tutoiement sonne faux. Intimement, je n’y crois pas. Voici pourquoi :

 

Le vouvoiement ouvre le champ des possibles

 

À la radio, très souvent, une émission réunit des amis habitués à se tutoyer. Or, au micro, ceux-ci se vouvoient. Cela répond à une règle : les auditeurs se sentent exclus de l’émission quand les intervenants parlent en se tutoyant.


Il y a du vrai dans cette règle. Parce que le tutoiement réduit le cercle. C’est une manière de faire sentir une appartenance. Tout le monde n’est pas le bienvenu. Tu adhères ou tu sors.

 

Quand l’auteur emploie le "tu" et que le lecteur est en désaccord, la tension est forte. Le lecteur a davantage tendance à rejeter l’ensemble des propos de l’auteur, en bloc.

 

Tandis qu'en utilisant le vous, je vous laisse la liberté de vous sentir concerné ou non par certains de mes propos et de retenir ce qui vous arrange, sans me blâmer pour le reste.

 

J’ouvre les possibilités, parce que mon rôle le veut. Je suis là pour vous faire prendre goût à l’acte de vous exprimer, sans rien vous imposer, et donc je fais appel à votre libre arbitrage.


De plus, si je vous aborde avec le vouvoiement, rien ne nous interdit de passer au "tu" une fois que nous nous connaitrons. Ce passage marquera le fait que nous nous apprécions particulièrement. Nous pourrons aussi nous apprécier pareillement et conserver le "vous", parce que cela nous sera plus agréable, pour x raisons : par rapport à un écart d'âge, pour privilégier le rapport de formateur à stagiaire, par goût, etc.


Par contre, si j'entame la relation par le tutoiement et qu'un jour, je vous surprends à me vouvoyer, même sans intention consciente, j'ai de quoi m'inquiéter. Il me sera difficile de réduire l'écart que vous aurez creusé.

 

Le tutoiement est plus Net

 

Je suis donc tenté de rester fidèle au vous. Mais j’ai oublié de tenir compte d’une dernière petite chose… Mon environnement. Nous sommes sur le Net — toute une culture !

 

Les fers-de-lance de cette culture, les grands influenceurs, sont jeunes, ou ont bâti leur notoriété du temps de leur jeunesse. C’est donc une culture à l’esprit jeune, qui s’adresse majoritairement à des jeunes.

 

Et d’une certaine manière, peu importe ton âge ! Si le monde du Net t’intéresse, alors t’es jeune dans ta tête !

 

En t’impliquant dans ta propre aventure sur le Net, tu vas gagner la jeunesse éternelle. Toujours tu chercheras. Et toujours les fruits de ta connaissance et de ta créativité tu offriras

 

Oui, d’accord. Mais est-ce une raison pour parler geek ? Je n’ai pas cru remarquer de règlement qui me l’impose… Mieux que ça, personne n’a institué l’usage du tutoiement comme un principe de bienséance.

 

En vous accueillant sur mon blog, c’est comme si je vous accueillais à mon cabinet. Ce n’est pas exactement chez moi, je préserve mon intimité.

 

Je ne vais pas me mettre à vous taper sur le dos et vous inviter à boire dans mon verre. Nous conserverons des rapports cordiaux, j’espère complices, mais toujours avec délicatesse.


À votre tour !

 

C’est fait, j’ai pris ma décision : je conserve le "vous" !

 

Mais cela ne veut pas dire grand-chose, en ce qui vous concerne, vous et votre blog.

 

Allez-vous privilégier le tu ou le vous ? C’est au cas par cas.

 

Cela dépend : de votre sujet ; de votre âge ; de votre histoire personnelle ou de l'histoire que vous souhaitez vous créer ; de l’image que vous souhaitez véhiculer ; de l’âge de votre lectorat ; du type de rapport que vous souhaitez instaurer avec vos followers ; etc.

 

Et c’est aussi une question de sensibilité.

 

Si votre sujet touche à la défense d’une cause précise, si vous attendez un grand degré d’implication de la part de vos followers, privilégiez le tutoiement. Idem si votre blog est une sorte de club. L’esprit club impose le tutoiement.

 

Autrement, il n’y a pas de règle pour trouver le ton juste… Posez-vous les questions que je viens de me poser, et écoutez-vous intimement pour décider des réponses.

 

Réservez un moment à cette réflexion. Cela vous aidera à façonner votre identité et à bâtir votre univers.

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